Textes en espagnol,
français et anglais
Relié, couverture cartonnée
32 x 18,5 cm | 64 pages
111 illustrations en couleurs
ISBN 978-2-9700532-1-7
CHF 29,50 | € 20
Hotel Comercio
Véronique Goël
Un livre de cinéaste. Sur la couverture, le titre en gros caractères capte l’oeil. Enigmatique. Rien n’indique de quoi il s’agit. On ouvre le livre et l’on découvre une série de 110 photographies cernées par six lignes de texte. L’hôtel Comercio lui-même n’apparaît que sur une 111e photographie, ajoutée à la toute dernière page. Il ferme le livre et il semble lui aussi fermé, stores baissés – peut-être désaffecté. Au fil de la lecture, on l’aura donc cherché, cet hôtel, pour comprendre enfin qu’il représente à lui seul toute la ville que l’auteur étale sous nos yeux. Mais où sommes-nous? Ces places, ces rues, saisies dans une lumière crue, ces nettoyeurs, ces dormeurs oubliés sur leur banc, ces sacs de gravats, restes de quartiers livrés aux remodelages immobiliers, ces calicots aux fenêtres qui hurlent d’impuissance face au tapage nocturne, cette dérive urbaine, c’est Barcelone. Mais le lecteur comprend vite que le propos ne relève en rien de la couleur locale: tout cela, tôt ou tard, il pourra le lire dans sa propre ville – à moins qu’elle ne soit pas (miracle) un «hôtel comercio» assujetti aux seules chimères du profit pour assurer sa prospérité.
Une suite de phrases en trois langues (espagnol, français, anglais), «dépêches» d’agences mises bout à bout, reflétant l’état du monde, se déroule comme un long ruban incitant le lecteur à «projeter» les images du livre sur l’écran de son imaginaire et de sa réflexion. Un livre de cinéaste. Un livre d’artiste.